Depuis quand, date ma rencontre avec les chants de mantras ? Qu’est-ce que qu’un mantra et à quoi ça a pu me servir ? Voici une expérience personnelle autour du mantra qui présente une manière de décrire quelques-uns de ses bénéfices.
Importance de la vibration
Ma découverte des mantras, elle a commencé quand j’ai pratiqué des cours de hatha-yoga et que le groupe chantait le mantra « OM » trois fois en début et en fin de séance.
A mes débuts je focalisais sur ma respiration pour suivre la durée du chant de l’enseignante. J’étais comme dans un objectif de performance. Et puis en forçant sur la respiration, je me créais une tension au niveau de la cage thoracique et des muscles du dos. Au fur et à mesure des pratiques, je me relâchais pour être mieux dans les sensations et moins dans le mental. Quand je faisais alors sortir le son O, je ressentais les vibrations dans le fond du palais de la gorge. Et en refermant la bouche, je sentais monter la résonnance du M dans la tête jusqu’à la fin de l’expiration.
J’ai trouvé qu’en début de séance, le chant de ce mantra monosyllabique « OM » était plutôt dissonant, chacun faisant à sa sauce sans être dans l’écoute des autres.
Lors du chant en fin de séance de hatha-yoga, quand le groupe était équilibré, j’avais l’impression que nous étions tous calés sur le mantra, nous entrions alors en résonnance. La vibration devenait harmonieuse, je me sentais comme une sorte d’éléments unifiés en vibration et en connexion avec ce qui m’entourait, reliée aux autres, comme si nous ne formions plus qu’un et qu’une seule personne chantait le mantra « OM ». Pendant le temps du silence qui suivait le chant, les vibrations se poursuivaient et résonnaient dans mon corps. En sortant du cours de hatha-yoga, je me sentais alors à la fois énergisée et apaisée, j’avais encore le chant « OM » qui continuait à se répéter et à vibrer intérieurement.
En effet la 1ère définition que j’ai pu trouver sur les mantras était celle d’une combinaison de sons, issus des 50 lettres de l’alphabet sanskrit (langue de texte hindou), qui amène par sa répétition une vibration.
Mantra comme outil pour tendre vers un équilibre mental
Lors d’un séminaire de yoga en WE sur La Rochelle organisé par l’association, la formatrice a introduit des mantras avec des enchaînements de syllabes récités et chantés que le groupe devait répéter sans support visuel. Il y avait le MMJM, Maha MrityunJaya Mantra
Ce mantra est rythmé comme chant, il est réchauffant avec ces enchaînements saccadés de syllabes. Je devais être dans l’écoute et le lâcher-prise, me faire confiance pour être dans les vibrations du chant avec le groupe sans que mon mental n’intervienne pour me dire « tu ne comprends rien à ce que tu répètes », « tu ne sais pas chanter », « t’arriveras pas à tout retenir, t’a plus de mémoire », « si c’est pour chanter n’importe comment, laisse tomber » … J’avais des noeuds dans la gorge, je salivais beaucoup, ma nuque était crispée, je ne prenais pas la respiration au bon moment. Bref, en plus de tous ces ressentis physiques j’avais donc des choses qui remontaient en moi comme le fait de vouloir toujours tout maîtriser pour me rassurer, le besoin d’un support visuel, la peur de l’échec et celle d’être jugée s’exprimaient en moi. Je me suis rendue compte alors que mon égo freinait le lâcher-prise et que j’avais beaucoup d’interprétations négatives stockées dans mes mémoires. Ce mantra je le chante à présent tous les matins. Il active l’énergie en moi, les vibrations sont ressenties dans mon ventre et j’ai la sensation que cette énergie remonte dans le buste et se termine vers la gorge. En le chantant j’ai comme intention d’avoir le courage et la force de me confronter aux obstacles de la journée, de me confronter à mes faiblesses, d’observer, d’admettre avec un regard neutre sans me juger sur ce qui est, tel que c’est. J’essaie de me libérer ainsi de mes fantaisies mentales. On sait aujourd’hui que grâce à la plasticité neuronale, le cerveau a la capacité de créer de plus grande connexion neuronale si les événements sont répétés d’où l’intérêt de pratiquer un rituel d’intentions positives en chantant des mantras et de le répéter tous les jours afin de favoriser une mémoire à long terme (quel que soit notre âge) et tant qu’à faire à aller vers le positif plutôt que de rajouter du négatif.
Je remarque que j’ai souvent tendance à chercher à justifier, à trouver des explications sur le pourquoi, le comment d’une pratique. L’intellect me propose et contre-propose aussitôt. Au début j’avais tendance à chanter en ayant des attentes. Mais quand je suis trop dans le mental, j’observe que j’ai du mal à chanter, à maintenir une tonalité, ce sont les cordes vocales qui forcent. Je chante faux. Alors que quand je suis ouverte à l’expérience sans attente d’un résultat prédéfini, mes cordes vocales sont alors souples et la respiration abdominale est fluide, sans forcer.
Mantra comme outil pour se détacher de ses réactions innées
Je chante souvent le mantra « Hari Om Tat Sat » depuis que Agathe l’a proposé lors du confinement. Ce mantra chanté me met dans un état propice à la méditation. Mon corps est relâché de manière homogène, calme, tout en étant stable, juste bien ancrée. Ma voix est posée, j’arrive petit à petit à monter dans les aigües et les vibrations me donnent des frissons, je sens comme une circulation d’énergie partout dans le corps. Puis c’est une sensation différente qui apparaît, comme si j’étais vide de l’intérieur, ouverte, emportée par une énergie, celle de la Vie que je remercie. Je suis dans un état de plénitude, connectée, reliée aux éléments de la Nature. Je peux alors en méditant voir des choses, stockées dans mes mémoires apparaître, avec une prise de recul, sans ressentir d’émotions intenses comme j’ai pu en être imbibée auparavant. Je suis alors capable de voir, d’accepter ce qui a été et de ne plus me laisser envahir par mes réactions émotionnelles exacerbées, rattachées à un évènement ancien de ma vie. En effet je l’avais interprété d’une manière et stocké dans mes mémoires avec une connaissance fausse, celle du regard d’un enfant qui est différent du regard de l’adulte que je suis aujourd’hui. Donc mes émotions ne peuvent plus être identiques, j’agis différemment au lieu de réagir.
La 2ème définition que j’ai trouvée va dans ce sens, man = mental et tra = libération, c’est un moyen pour libérer le mental vers le positif, c’est un support pour maintenir la conscience en éveil, la concentration en Drashta (la position d’observateur neutre, sans jugement, sans identification pour percevoir, interpréter, décider et se comporter en mode volontaire).
Pour conclure
Vous aimeriez expérimenter la pratique des mantras?
A propos de l’auteur
Dragana
Elle est professeur de yoga , formée au près de l’école de yoga Saraswati, dans la tradition Satyananda.
Dragana 06 21 01 27 55
dragana@larbre-yoga.fr
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