Pourquoi notre association s’appelle « l’Arbre Yoga »?
Parce que l’arbre est le symbole de l’enracinement, de la force et du déploiement dans le monde.
Patrick Dufossé a écrit un très joli texte sur l’arbre et le yoga, que nous partageons avec vous :
« Yoga signifie union. Or l’arbre est le symbole naturel, le signe manifeste de l’union: Un axe qui relie la terre et le ciel, le bas et le haut, la matière et l’esprit, le dense et l’aérien. Par sa simplicité, il affirme la complémentarité des contraires et tout en l’assumant pleinement, en la portant à son paroxysme, il résout la dualité.
Ainsi pour le yogi, l’arbre est un maître.
L’arbre se tait. Il enseigne en silence.
Le silence est sa substance.
Silence vivant
Silence en croissance
Silence en élévation
C’est au silence de l’arbre que nous invite le yoga.
L’arbre est immobile. Il enseigne la tenue.
Fiable, constant.
Même brisé, même torse,
Il reste égal à lui-même,
Fidèle à sa propre paix
Uni à soi.
Le yoga invite à l’immobilité de l’arbre.
Mettre un terme à l’agitation
Qui trouble et déchire,
Résoudre nos contradictions.
Mais on ne doit pas s’y tromper : la parfaite immobilité de l’arbre n’est qu’apparence. Elle n’est ni mort ni sommeil et la vie sans cesse intense vibre et veille en lui.
De même dans la posture.
L’absence de mouvements extérieurs
Féconde une effervescence intérieure.
L’immobilité concentre nos forces
Habituellement dispersées et les lie
En faisceau d’intensité,
En gerbe d’élévation.
Lorsque la paix, la stabilité sont établies alors, comme l’arbre, l’homme peut accueillir toutes les fêtes et tous les drames de la vie : Les oiseaux peuvent se réunir dans les branches, chanter, chatoyer ou se battre; le vent peut souffler, la foudre peut frapper, les assises de l’être n’en sont plus affectées, les racines restent intactes.
Mais si son but est la lumière, il ne refuse pas ses ténèbres et ses racines descendent au plus profond, au plus obscur de la vie, se servant des nourritures de la terre pour s’élancer vers le ciel.
A son image le yoga nous propose une connaissance de soi, une acceptation de ce qui pèse en nous. L’arbre ne monte pas bien haut s’il ne s’enracine pas fermement dans la matière…. Il s’agit ainsi d’assumer les racines de l’être, les appétits et les désirs, non pour s’y complaire et s’en contenter mais pour pouvoir s’y appuyer et les dépasser en toute connaissance de cause.
L’arbre, c’est encore l’invitation à la patience, à la persévérance.
La conquête de soi, l’élévation vers la lumière ne se font pas en un jour. Tout est là, peut-être, mais en germe. Dans le gland tout le chêne est présent mais potentiellement… Et il nous appartient de développer ou non ce potentiel, tout en rendant grâce à cette vie qui nous le permet. « L’exercice exige un effort soutenu » affirme Patanjali dans les Yoga Sutras.
Mais il faut encore pour y parvenir avoir le courage de tourner le dos aux valeurs de la société de consommation qui nous leurrent et nous affaiblissent : la soif du tout-avoir et celle du tout-tout-de-suite nous ont désappris la patience et l’effort. L’exemple de l’arbre nous les rappelle. »