Imaginez un médicament qui améliorerait votre mémoire et vos facultés d’apprentissage, qui vous permettrait de gérer vos émotions, de réguler votre poids, de renforcer votre immunité, de prévenir le cancer, les maladies cardio-vasculaires et AVC, … Et ceci avec comme effet secondaire de vous sentir en paix et heureux, en harmonie avec votre environnement et votre entourage…
Vous allez me dire que ça n’existe pas. Et bien si ! Et vous avez cela en vous, c’est même une fonction vitale…
Le sommeil, une fonction vitale
Le sommeil est une fonction vitale de l’organisme tout comme uriner, déféquer, tousser ou manger. Nous avons trop souvent tendance à l’oublier. L’espèce humaine est la seule à volontairement se priver de sommeil (sous prétexte d’un film à regarder, d’un travail à achever, ou de toute autre activité nocturne qui lui semblerait préférable à celle de recharger ses propres batterie).
En 100 ans les êtres humains ont perdu 1h30 de temps de sommeil, voir 2h chez les adolescents et jeunes adultes, et une personne sur 3 dit souffrir d’insomnie.
Les effets du manque de sommeil
Les effets du manque de sommeil sont aujourd’hui reconnus comme étant plus graves que ceux provoqués par une alimentation insuffisante en quantité ou en qualité ou par le manque d’activité physique. L’OMS parle d’épidémie mondiale lorsqu’il s’agit du manque de sommeil.
Obésité et manque de sommeil sont liés. Le manque de sommeil est aussi un facteur aggravant des troubles cardiaques, il détruit notre système immunitaire, multiplie les risques de cancer. Il est responsable d’une émotivité accrue, de trouble de la vigilance, de difficulté à mémoriser et de maladie mentale comme Alzheimer, la dépression, les troubles bipolaires….
Bon d’accord, mais lorsque l’on souffre d’insomnie que faire ?
S’emparer des outils que proposent yoga et ayurvéda.
Le yoga et l’ayurvéda constituent à eux deux une formidable palette d’outils pour rétablir l’équilibre corps-esprit, se reconnecter aux cycles de la nature, tout en s’adaptant aux besoins de chacun.
Le sommeil à la lumière de l’ayurvéda
Les facteurs importants pour un sommeil régénérant
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La lumière
Notre horloge interne est très sensible à la luminosité. Quand l’obscurité est perçue la mélatonine est sécrétée. C’est elle, nommée « hormone du sommeil », qui va commander la baisse de température du corps et entrainer l’endormissement.
Aussi il est important d’accorder notre rythme de vie à la lumière naturelle.
Ralentir et se coucher quand le sommeil termine sa course, dormir quand il fait nuit et se lever lorsque le soleil apparait.
Ne pas avoir de lumière dans sa chambre (volets fermés, réveil électrique tourné).
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L’activité
Elle favorise les contrastes de température interne qui favorisent à la fois l’endormissement et l’éveil.
Se mettre en mouvement dès le réveil sans flemmarder au lit indique à l’organisme que le lit est associé au sommeil.
Aller vers des activités apaisantes en fin de journée
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La régularité
Les troubles du sommeil sont liés à un déséquilibre de Vata (le principe d’intelligence de vie responsable de tous les mouvements du corps et dans le corps). D’ailleurs de manière générale tout ce qui perturbe Vata perturbe le sommeil, et inversement. Vata s’équilibre avec la régularité. Régularité des heures de repas, des heures de coucher et de lever. Cette régularité est plus importante que l’heure précise du coucher ou du lever.
Le sommeil suivant les constitutions ayurvédiques
Comme toujours en ayurvéda il est évident que nous ne fonctionnons pas tous de la même manière. Chaque constitution a ses spécificités.
- Les personnes à dominance Vata : leur sommeil est léger et irrégulier. Elles sont sensibles à leur environnement de sommeil qui doit être apaisant et sans stimulation extérieures. Elles sont plus sujettes aux insomnies car plus anxieuses ou angoissées. Les personnes vata dorment peu, et pourtant ce sont elles qui ont besoin d’un plus long sommeil.
- Les personnes Pitta : elles ont un sommeil de bonne qualité, régénérant. Elles sont sensibles à la lumière et devront donc dormir dans le noir. Elles peuvent avoir des troubles du sommeil par difficulté à faire redescendre la température du corps (elles ont beaucoup de feu en elles naturellement), ou par leur incapacité à lâcher-prise, leur charge mentale est forte.
- Les personnes Kapha aiment dormir ! Leur sommeil est lourd et profond, elles ont du mal à émerger. Elles peuvent cependant avoir du mal à s’endormir si elles ont manqué d’activité dans la journée, le contraste jour/nuit en termes d’activité doit être plus marqué chez elles. Elles devraient se lever tôt et pourtant elles aiment lézarder…
Vous aimeriez savoir si vous êtes plutôt Vata, Pitta ou Kapha? Ce que vous pourriez mettre en place pour améliorer votre sommeil?
N’hésitez pas à me contacter! (coordonnées à la fin de l’article)
La pratique du Yoga et le sommeil
La pratique posturale du yoga permet de revenir au corps, à la matière, à l’élément terre en soi. Et donc à apaiser le mental.
- La pratique du yoga est un apprentissage du lâcher-prise : par rapport à ce que nous aimerions pouvoir faire et à ce que notre corps nous permet d’atteindre. Lâcher-prise indispensable à l’endormissement où plus rien n’est sous contrôle.
- Elle réactive le système nerveux parasympathique, celui qui apaise, propice à un sommeil récupérateur, en laissant la place à des postures de détente, par une pratique lente ou postures tenues dans la durée.
- Elle permet de développer une plus grande conscience des messages du corps, et de ceux de la fatigue en particulier.
- Elle développe le regard intérieur neutre, celui qui accueille ce qui est. Dans le processus de l’insomnie l’angoisse du lendemain fatigué est générateur d’un cercle vicieux : j’angoisse de ne pas dormir, ce qui m’empêche de dormir. Le regard intérieur, drashta, amène une distance.
- Elle développe la capacité à se détendre et à récupérer. Informer le corps et le mental qu’il est possible de récupérer peut être intéressant dans le cercle vicieux de l’insomnie.
Comme nous l’avons vu, pour un bon sommeil le corps doit se caller au rythme naturel : éveil le matin, ralentissement le soir.
Yoga du matin
La pratique du matin est celle de l’énergie du soleil levant : dynamique, elle élève la température du corps, elle lui donne le signal qu’il est temps de s’éveiller.
Il est intéressant de pratiquer fenêtres grandes ouvertes, ou mieux encore dehors pour s’ouvrir au prana et capter la lumière de jour qui se lève.
Les postures seront plutôt debout qu’assises et sur un rythme soutenu, toujours dans le respect du corps bien sûr et après quelques échauffements et étirements !
L’emphase est mise sur les inspirations et les rétentions à plein.
Exemple : la salutation au soleil, face au soleil ! suivi par un court Savasana.
Yoga du soir
La pratique du soir permet d’évacuer les tensions, de ralentir, de diminuer la température du corps. Elle est donc lente, et douce.
Elle se fait dans une ambiance douce, tamisée, avec une petite bougie par exemple, pour apaiser les sens.
Les postures sont tenues longtemps, plutôt au sol, proche de la terre.
L’emphase est mise sur les expirations (laisser s’écouler hors de soi les tensions de la journée) et sur les suspensions à vide.
Elle se termine par un Savasana long.
La méditation
La méditation agit sur le sommeil en diminuant le stress, en réduisant l’agitation du mental. Elle diminue les risques de fatigue et permet d’obtenir un sommeil davantage réparateur.
Il peut être intéressant de méditer avec une mudra.
En cas d’insomnie je vous propose d’essayer Prithivi Mudra, la mudra de la terre qui apaise Vata et ses agitations. En assise confortable prenez cette mudra à droite et à gauche et restez en conscience 5, 10, 15 minutes.
Prithivi Mudra, mudra de la terre
A propos de l’auteur
Agathe
Outre l’enseignement du yoga au sein de l’Arbre Yoga, elle accompagne individuellement toute personne désireuse de ramener de l’équilibre dans sa vie.
Pour en savoir plus sur son accompagnement, c’est ici.
Agathe 06 52 58 97 51
agathe@larbre-yoga.fr